Cher Gregorio
Un triple merci:pour votre livre, pour m'avoir permis de figurer dans les lignes finales et pour vos mots aimables sur mon petit bouquin.
J'ai lu votre biographie de Caridad autant que ma compréhension de l'espagnol me le permet. Il est vrai que mon apprentissage de votre langue est davantage un produit de conversations financières que de la fréquentation de travaux intellectuels.
J'ai retrouvé dans votre ouvrage les traits de ce personnage nietszcheen, convaincu, au fond, que les règles de la vie en société ne s'appliquent aux êtres d'essence supérieure. Nietszcheen et communiste constitue un paradoxal alliage mais Caridad, nous le savons, n'était pas communiste. Sans doute n'avait-elle jamais lu Marx et la lutte des classes lui était étrangère. C'etait une activiste à laquelle le militantisme a servi d'exutoire. Si les circonstances avaient été autres et si elle avait été allemande, elle aurait pu par goût de l'action être nazie. Votre livre m'a conduit à faire le lien entre ce que vous dites d'elle et mes propres souvenirs. Et vous m'avez aidé à sublimer l'image de cette femme qui ne m'aimait pas et que par conséquent je n'aimais pas. Son amitié pour ma sœur était l'expression d'une tendresse qu'elle portait en elle sans l'avoir laissé s'exprimer dans les périodes précédentes faites de bruit, de fureur et de sang.
Merci encore
A bientôt de vous voir lors d'une de mes virées barcelonaises.
Amicalement
Alain
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